Histoire de :
Fourmi
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Histoire de :(Pages 142 à 158).
 

- Virus, (Pages 142...).
- Fourmi, (Pages 145...).
- Souris, (Pages 147...).
- Hommes, (Pages 150.).
- Cycles, (Pages 153 ...),
- Dieu/Dieux->Manus, (Pages 155 ...),
- Religion, (Pages 157...).
- « JE CROIS », par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190 P. Paris : Éditions J'ai lu, 1979, ©1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Histoire de : (pages 142 à 157).

Histoire de : (Pages 142 à 157.)

Virus (Pages 142...).

    Un virus est trop petit pour être vu à travers un microscope, et il y a beaucoup plus d'organismes vivants, bactéries et autres, installés sur la peau des êtres humains, qu'il n'y a d'humains sur la terre. On estime qu'ils sont environ quatre mille par centimètre carré sur les bras et, sur la tête, aux aisselles et à l'aine, le nombre peut excéder deux millions.

    Vera Virus, assise dans sa Vallée du Pore, réfléchissait à la multitude des problèmes humains. Près d'elle se tenait Brunhilde, sa plus intime amie virus. Elles tremblotaient agréablement comme seuls des virus gélatineux en sont capables. Puis Vera dit soudain :

    — Oh, je suis dans un tel état de confusion. On m'a interrogée sur mes statistiques vitales. Je me demande pourquoi nous n'adoptons pas le système métrique; ce serait tellement plus simple.
Brunhilde eut un violent vacillement, et cela était censé être un rire.

    — Vous n'avez pas besoin de dire aux gens les statistiques vitales du nm. Dites-leur simplement que le nm. est le billionième du mètre; et s'ils sont stupides au point de ne pas savoir ce qu'est le mètre, alors dites-leur que c'est égal à un millicron. Franchement, Vera, je trouve que vous faites une montagne de ce qui est à peine une taupinière.

    — Comment pouvez-vous être aussi stupide? rétorqua Vera d'un ton acerbe. Vous savez bien qu'il n'y a pas de taupinières ici; et pour ce qui est des taupes, on ne les a pas encore inventées.

    Elle renifla — s'il est possible qu'un virus renifle — et retomba dans son silence gélatineux.

    Le monde dit humain était un lieu bien singulier. Tous ses habitants vivaient dans les vallées des pores parce que, pour quelque raison extraordinaire que personne ne pourrait jamais comprendre, le monde, à l'exception de certains endroits, était couvert d'une étrange couverture ou d'une sorte de nuage. Il semblait qu'il y eût d'immenses piliers disposés en croix avec, entre eux, un espace permettant à n'importe quel virus agile de grimper droit à travers cette barrière et de regarder l'espace depuis la surface de cet étrange matériau. Mais c'était véritablement remarquable, vu que de temps à autre le monde entier subissait un déluge. Des millions de virus étaient instantanément noyés, et seuls survivaient des virus tels que Brunhilde, Vera et certains autres, témoins de la sagesse de la vie dans la Vallée.

    Quel spectacle n'était-ce pas que de voir, en levant son antenne au-dessus de la vallée, tous ces corps jonchant l'espace entre les vallées adjacentes. Mais personne, jamais, ne pouvait expliquer ce que c'était. Ils savaient qu'à certains intervalles, la grande barrière couvrant la majeure partie du monde serait retirée et qu'alors viendrait le Déluge; puis qu'une autre barrière viendrait, laquelle serait agitée violemment. Une autre barrière encore et, pour un temps, ce serait la paix.

Vera Virus et son amie étaient assises dans leur Vallée du Pore, en un site dégagé; elles étaient à même de regarder le ciel et Vera demanda soudain :

    — Je me demande souvent s'il y a d'autres mondes, à part le nôtre?

    Une voix nouvelle se fit entendre, celle d'un virus nommé Bunyanwera, né d'une culture ougandaise du moins de mémoire de ses ancêtres; maintenant, il n'était plus qu'un simple habitant du monde dit humain.

    — Quelle sottise, Vera! dit-il. Vous savez parfaitement qu'il existe des millions de mondes comme le nôtre. Ne leur avez-vous jamais jeté un coup d'œil de temps à autre? Mais ce que nous ne savons pas, c'est s'il y a une vie sur ces mondes!

Une quatrième voix intervint pour dire :

    - Ma foi, je pense que ce monde a été fait spécialement pour nous. Aucun autre monde ne porte une vie semblable à celle que le nôtre porte. Je pense que le monde entier a été fait par Dieu, juste à notre intention, pour nous les virus. Regardez tous les avantages dont nous jouissons; aucune forme d'intelligence ne peut être comparée à la nôtre, nous avons des vallées spéciales et si elles n'ont pas été faites pour nous, pourquoi seraient-elles là?

    Alors parla Catu Guama. C'était une manière d'érudit; il avait voyagé, était même allé aussi loin que la Vallée du Pore voisine, ce qui fait qu'il était écouté avec respect. Il explosa soudain :

    — Quelle sottise! Sottises que tout ça! Une chose telle qu'un Dieu n'existe pas; bien sûr qu'il n'y a pas de Dieu. J'ai bien souvent prié pour demander certaines petites choses. J'ai eu, par exemple, une partie de ma gelée écrasée en m'approchant trop près du sommet de la vallée, et la barrière m'a griffé. J'ai supplié qu'on fasse quelque chose pour moi. Eh bien, non! S'il y avait un Dieu, il m'aurait guéri.
Un silence embarrassant fut interrompu par Vera.

    — Moi aussi j'ai prié, dit-elle, mais mes prières n'ont jamais été entendues, et je n'ai pas davantage vu d'anges virus flotter dans l'air. En avez-vous vu, vous?

    Les autres restaient silencieux quand se produisit une catastrophe terrible; un grand quelque chose s'abattit brusquement de l'espace en frottant les grands piliers qui leur offraient leur ombre.

    —  Oh Dieu du ciel! dit Brunhilde en voyant le grand quelque chose. Il n'est pas passé loin, hein? On a bien failli disparaître, cette fois!

    Mais, ayant à peine échappé à ce danger, un autre incident se produisit. Un flot de liquide piquant ruissela sur eux, en même temps qu'ils étaient assaillis par une horrible odeur — et d'un coup, Vera, Brunhilde et Catu Guama cessèrent d'exister, quand le monde appelé humain s'arrosa le visage avec un astringent.

Fourmi (Pages 145...)

    Miss Fourmi était tranquillement assise sur une large pierre, frottant avec soin son antenne et s'assurant que ses pattes étaient propres. Elle tenait à être aussi parfaite que possible, car elle devait sortir avec un soldat fourmi qui venait d'avoir une permission inattendue. Elle se tourna vers sa compagne, Bertha Blackbeetle, qui sommeillait au chaud soleil de midi.

    — Bertha, toi, espèce de sotte! dit-elle, regarde si rien ne cloche. Tu es sûre que je suis bien?

    Se soulevant un peu et ouvrant un œil, Bertha regarda attentivement miss Fourmi.

    — Je te trouve très chic, et je suis sûre que ton soldat en aura les pattes coupées en te voyant. Mais tu es en avance, assieds-toi et profite un peu du soleil.

    Côte à côte toutes deux, elles regardèrent le monde lugubre qui s'étendait devant elles. C'étaient de gros cailloux vingt fois plus grands au moins que miss Fourmi et, entre eux, la terre était sèche, sans le moindre brin d'herbe, sans le moindre élément vivant. Ce n'était qu'un sol désolé sur lequel se lisaient des marques particulières.

    Levant les yeux vers le ciel, miss Fourmi dit à Bertha :

    — Toute ma vie, j'ai souhaité avoir un petit ami qui serait soldat. J'ai prié qu'une telle chose m'arrive. Crois-tu que mes prières ont été entendues?

    Remuant une de ses antennes, Bertha répondit lentement et en pesant ses mots :

    — Ça... je ne sais pas; moi-même je ne crois pas qu'il existe un Dieu. Et s'il y en a un, il n'a jamais exaucé mes prières. Quand j'étais beaucoup plus jeune — en fait au stade de la larve — j'avais l'habitude de prier un Dieu dont on m'avait parlé; mais n'étant jamais entendue, j'en ai conclu que je perdais mon temps. Comment croire en un Dieu qui ne donne jamais aucune preuve de son existence? Voilà ce que j'ai à dire.

    Miss Fourmi reprit :

    — Tu sais, Bertha, c'est vraiment un problème. Je m'interroge souvent sur ces points lumineux que nous voyons la nuit, et je me demande si ce sont d'autres mondes et s'il en existe sur lesquels d'autres créatures vivent. C'est drôle de penser que notre monde est le seul, et que nous sommes seules à l'habiter. Qu'en penses-tu, toi?

    Bertha laissa échapper un soupir d'exaspération, puis répondit :

    — Je n'ai vraiment aucune idée quant à ces autres mondes. Je sais qu'il y a quelques mois j'ai rencontré un insecte qui m'a dit — c'était un insecte ailé — qu'il avait parcouru une longue distance en volant, et qu'il avait atterri sur un immense pilier, si vaste que j'ai eu de la peine à croire ce qu'il me disait. Il avait ajouté que le sommet de ce pilier devenait brillant chaque nuit. Je me refuse à croire qu'il pourrait exister un monde qui ne deviendrait brillant qu'au moment où le nôtre s'assombrit. As-tu une idée?

    L'esprit de miss Fourmi devenait de plus en plus confus :

    — On m'avait toujours enseigné que ce monde avait été conçu pour les insectes, et qu'aucune vie n'était supérieure à la nôtre, à la tienne et à la mienne, Bertha. Si c'est exact, si nos prêtres détiennent la vérité, alors rien ne peut être plus intelligent que nous — et il leur faudrait l'être beaucoup plus que nous pour donner vie à ce monde, simplement quand il devient obscur. Je ne sais que croire, mais j'imagine qu'il y a quelque grand dessein derrière tout cela; et comme toi, je suis lasse de prier un Dieu qui ne prend même pas la peine de répondre.

    Le temps avançait et les ombres s'allongeaient. Non loin, une voix de fourmi appela :

    —  Eh, miss Fourmi, où êtes-vous? J'ai un message pour vous. Miss Fourmi se redressa et s'avança jusqu'au bord de la pierre.

    —  Oui, je suis là, qu'y a-t-il? cria-t-elle en regardant vers une autre fourmi, non loin de là.

    Agitant ses antennes, celle-ci annonça :

    — Votre petit ami, le soldat, est parti, disant qu'après réflexion vous n'étiez pas la fourmi qui lui convenait. Alors il est parti avec la petite effrontée qui est si rapide, celle qui vit là-haut; vous savez de qui je veux parler?

    Tout s'écroulait autour d'elle, et miss Fourmi se laissa tomber lourdement. Elle qui avait tant prié pour qu'un soldat fourmi lui fasse l'amour et construise un nid avec elle! Qu'est-ce que la vie lui réservait à présent?

    Soudain, un bruit effroyable fit tressaillir miss Fourmi et Bertha; on eût dit l'approche d'un tremblement de terre. Elles se dressèrent pour voir ce qui se passait; mais avant qu'elles n'aient pu se déplacer, des formes sombres surgissaient et miss Fourmi, son amie, ainsi que la messagère étaient réduites en bouillie par des écoliers qui, sortant de l'école, traversaient leur terrain de jeux en regagnant leurs foyers.
 

Souris (Pages 147 ...)

    Au loin, dans la campagne, l'herbe se dressait immobile. C'était une herbe superbe, saine, aussi verte qu'il était possible de l'être pour une herbe; les soleils l'avaient chauffée, les pluies l'avaient nourrie, et le champ qu'elle composait était digne d'admiration.

    Tout au fond des profondeurs d'un champ qui, pour ses habitants, semblait une véritable forêt, deux petites souris des champs jouaient parmi les brins d'herbe en courant de l'une à l'autre; l'une qui s'essayait à bondir vint bouler aux pieds d'une vieille souris — ce qui déchaîna des cris de joie.

    — Fais attention, petite, dit l'ancêtre, tu es trop gaie. Or, ce monde est sans gaieté. Un grand mystère ne va pas tarder à arriver; toutes nos forêts s'écrouleront sous l'assaut d'une machine si énorme qu'aucun de nous ne peut même supposer ce qu'elle sera. A voir l'état de cette herbe, j'ai idée que nous n'en avons plus pour très longtemps, et que mieux vaudrait regagner nos terriers.

    La vieille souris, pleine de sagesse, s'en alla en trottinant. Les deux jeunes souris se regardèrent, puis portèrent leurs regards vers l'ancêtre qui s'éloignait. L'une dit :

    — Oh, ce qu'elle est mauvaise joueuse, cette pauvre vieille!

    Ce à quoi l'autre répliqua :

    — Je suppose qu'elle n'aime pas les enfants et qu'elle veut nous tenir la bride : juste bonnes à rapporter des noix ou autres bricoles — et tout cela pour ses beaux yeux.

    Les jeux continuèrent parmi les jeunes souris jusqu'au moment où le vent fraîchissant leur rappela que le soir venait et, jetant un coup d'œil vers le ciel qui s'obscurcissait, elles se hâtèrent vers leur abri.
Rendues chez elles, elles s'assirent à l'entrée de leur maison, conversant tout en mordillant un brin d'herbe et en s'assurant de temps à autre qu'aucun hibou ne les guettait. Puis le disque de la lune argentée commença de glisser à travers le ciel obscur. L'une des deux souris dit alors :

    — Je me demande comment ça peut bien être là-haut? Crois-tu qu'il y ait des souris sur cette grosse chose que nous voyons si souvent?

    — Ne sois pas stupide, répondit l'autre. Il n'y a rien, à part ce monde-ci. (Puis se reprenant, elle ajouta avec dans la voix une note d'incertitude :) Au fait, il m'arrive souvent d'avoir la même pensée et de me dire qu'il doit exister des mondes, autres que le nôtre, dans lesquels il y a des souris. Je sais que nos prêtres nous disent que ce monde a été spécialement fait pour nous, souris des champs, et qu'il n'est pas de forme de vie plus élevée que la nôtre.

    — Ah oui, dit l'autre, mais les prêtres nous disent que nous devons prier. Dieu sait que je l'ai fait; j'ai prié pour du fromage frais et d'autres nourritures. Mais jamais, jamais je n'ai été entendue. S'il existait un Dieu, ce serait vraiment bien peu de chose pour lui que de déposer de temps à autre un peu de fromage pour une jeune souris des champs. Tu ne penses pas?

    Se tournant brusquement vers sa compagne, celle-ci répondit :

    — Je ne sais pas, je ne suis pas certaine. J'ai prié moi aussi, mais je n'ai jamais eu la preuve de l'existence d'un Dieu et je n'ai pas davantage vu voler des anges souris.

    —  Non, bien sûr. Seulement des hiboux ou autres créatures de nuit.

    Sur cette réflexion définitive, elles se turent et plongèrent dans leurs trous.

    La nuit avançait et toutes les bêtes nocturnes sortaient pour aller chasser. C'était l'heure, pour elles, de chercher leur nourriture; mais les petites souris étaient en sécurité, bien à l'abri dans leur trou. Le jour se leva radieux, et une douce chaleur emplissait l'air. Les deux petites souris attaquèrent leur tâche quotidienne. Quittant leur abri, elles s'en allèrent vers la grande forêt d'herbe verte, en quête de quelque nourriture pour la journée.

    Soudain, glacées jusqu'au sang, elles se plaquèrent contre le sol. Un grondement diabolique — un bruit monstrueux encore jamais entendu — venait vers elles. La terreur les paralysait. L'une murmura
à l'autre :

    — Vite, vite, prions pour être protégées, prions pour notre salut.

    Mais le fermier et sa moissonneuse écrasèrent leurs pauvres corps qui furent projetés dans l'herbe coupée, et ces mots de prière furent les derniers de la petite souris des champs.
 

Hommes (Pages 150 ...)

    De la grande pyramide au toit plat orné de tourelles, parvint l'accent des trompettes, leur voix d'airain se répercutant à travers la vallée située au pied de la pyramide qui, en fait, était un temple sacré.
Les gens se regardèrent, effrayés. Étaient-ils en retard? Que se passait-il? Ces clairons ne se faisaient entendre qu'en temps de crise, ou quand les gros prêtres à l'aspect répugnant avaient une annonce spéciale à faire au peuple. Tous en même temps abandonnèrent leur occupation et se hâtèrent vers la pyramide, empruntant le sentier qui y conduisait. De larges escaliers menaient à un tiers de la hauteur de la pyramide; ensuite, on gagnait le haut par des sortes de terrasses au long desquelles les prêtres avaient l'habitude de se promener. Ils allaient, deux par deux, les mains derrière le dos ou cachées dans leurs vastes manches. Deux par deux ils allaient, méditant sur les paroles de Dieu, et réfléchissant aux mystères de l'Univers. Ici, dans l'atmosphère si pure des Andes, il était facile de voir les étoiles, facile de croire à l'existence d'autres mondes — mais la population de la vallée maintenant se pressait en foule le long des grands escaliers et faisait irruption dans le Temple.

    Dans l'intérieur faiblement éclairé et tout chargé de fumée d'encens, les gens toussotaient et, de-ci de-là, un paysan, habitué à l'air pur, frottait ses yeux irrités par l'odeur acre de l'encens.

    Les lumières étaient pauvres, mais à une extrémité du Temple se dressait une immense idole en bronze poli, une silhouette humaine en position assise; et cependant elle n'était pas absolument humaine; elle était « différente » par des détails subtils. Elle était surhumaine par sa taille et les gens qui marchaient à sa base n'arrivaient qu'à mi-hauteur de ses genoux.

    La congrégation entra et le prêtre s'étant rendu compte que le grand hall était presque plein, un gong résonna. Ceux dont les yeux n'étaient pas affectés par la fumée de l'encens pouvaient voir le grand gong trembler à droite de la forme divine.

    La sonorité continuait de retentir, mais personne ne frappait le gong. Puis, sans aucune intervention humaine, les grandes portes du Temple se refermèrent. Le silence régna pendant un moment et, sur les genoux du Dieu, apparut le Grand Prêtre dans sa robe flottante. Les bras levés au-dessus de la tête, il regarda la foule en disant :

    — Dieu nous a parlé; il est mécontent du peu d'aide que vous apportez au Temple. Nombreux, parmi vous, sont ceux qui lui ont retiré leur obole. Dieu vous parlera.

    Ayant terminé, il alla s'agenouiller devant la grande statue. La bouche de celle-ci s'ouvrit et il en sortit un bruit tonitruant. Les fidèles se mirent à genoux, fermèrent les yeux en joignant les mains, puis le bruit fit place à une voix puissante :

    — Je suis votre Dieu, dit la statue. Je suis mécontent du manque de respect dont vous faites preuve à l'égard de mes serviteurs, vos prêtres. Si vous ne montrez pas davantage d'obéissance et de générosité, de nombreux fléaux vous frapperont — tels que peste et autres épidémies, et vos récoltes disparaîtront sous vos yeux. Obéissez à vos prêtres. Ils sont mes serviteurs. Ils sont mes enfants. Obéissez, obéissez.

    La voix s'évanouit et la bouche se referma. Se levant, le Grand Prêtre se tourna pour regarder les fidèles. Il renouvela alors ses demandes — davantage de nourriture, d'argent, et aussi de jeunes femmes pour le Temple des Vierges. Ayant parlé, il disparut sans se retourner, et les grandes portes du Temple se rouvrirent. Plusieurs rangées de prêtres se tenaient à l'extérieur, leur bol à aumônes à la main.

    Le Temple s'était vidé. L'idole était assise, silencieuse. Mais pas tellement silencieuse, car un prêtre de passage visitait le Temple sous la conduite d'un de ses amis. Des murmures et des bruissements s'échappaient de l'idole et le visiteur s'en étonna :

    — On, oui, dit l'ami, ils contrôlent simplement l'acoustique. Vous n'avez pas vu l'intérieur de notre idole?

    Il s'avança et dit :

    — Regardez! L'orateur peut voir l'assemblée qui, elle, ne peut le voir.

    S'approchant, le visiteur regarda à travers d'étroites fentes aménagées dans les yeux. Il vit ainsi tout le Temple et les hommes occupés à en nettoyer le sol. Puis il se tourna pour voir ce que faisait son ami. Il était assis près d'un porte-voix et dit :

    — Nous avons un prêtre doué d'une voix pleine d'autorité; il lui est défendu de fréquenter qui que ce soit, vu qu'il est la voix de notre Dieu. Quand il a un message à délivrer, il s'assied ici et parle à travers ce porte-voix après en avoir retiré la glissière, car aussi longtemps qu'elle est en place, rien de ce qui se dit ici ne peut être entendu à l'extérieur.

    Ils poursuivirent la visite de la partie principale du Temple, tout en continuant leur conversation.

    — Je ne suis pas certain, dit le résident, qu'il y ait un Dieu. C'est une de mes constantes interrogations. Mais ce dont je suis sûr, c'est qu'il ne répond pas aux prières. Quarante ans, maintenant, que je suis ici et pas une prière n'a encore été exaucée. Toutefois, il importe que nous gardions notre autorité.

    — Oui, répondit le visiteur. Je m'interroge bien souvent quand je me tiens, la nuit, sur notre pic en regardant tous les petits points lumineux. Je me demande s'il s'agit de trous dans le plancher du ciel ou si tout cela est imagination. Y a-t-il un paradis? Ou bien ces petits points de lumière sont-ils d'autres mondes? Et s'ils sont des mondes, alors, comment vont les choses là-haut?

    L'autre répliqua :

    — Oui, j'ai pas mal de doutes, quant à moi; il doit y avoir quelque entité qui contrôle, mais, par ma propre expérience, il me semble qu'elle ne répond jamais aux prières. C'est pourquoi on a construit cette statue de métal il y a un millier d'années, afin que nous, prêtres, puissions maintenir notre pouvoir et notre emprise sur les gens et les aider, peut-être, quand Dieu les ignore.
 

- « JE CROIS », par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190 P. Paris : Éditions J'ai lu, 1979, ©1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Cycles, (Pages 153 ...).
Cycles(Pages 153 ...)

    Je CROIS que toute la vie est faite de vibrations, et une vibration n'est rien d'autre qu'un cycle. Nous disons qu'une chose tremble. Ce qui signifie qu'elle monte et qu'elle descend... et ainsi de suite. Si vous tracez une ligne sur un papier, vous pouvez ensuite tirer une autre ligne s'incurvant sur la première. Nous avons là un cycle, une vibration   —   le diagramme illustré d'une vibration semblable à celle utilisée en bio-rythme ou en symboles pour le courant électrique alternatif. Mais toute la vie est ainsi. C'est comme le balancement d'un pendule. Il va d'un côté d'un point neutre, et remonte à égale distance, de l'autre côté. Et le processus se répète indéfiniment.

    Je CROIS que toute la Nature procède par cycles. Je crois que tout ce qui existe est une vibration, alternant de haut en bas, de positif à négatif, de bien à mal, et, en y réfléchissant, si le mal n'existait pas, nous n'aurions pas le bien — car l'un est l'opposé de l'autre.

    Je CROIS en un Dieu, mais je crois également que Dieu est peut-être trop surchargé de demandes pour avoir le temps de s'occuper de nous, individuellement. Je crois que si nous prions, c'est à notre sur-moi que nous nous adressons; c'est notre âme supérieure que nous prions — et ce n'est pas là Dieu.

    Je CROIS en l'existence de deux Dieux, celui du Bien — positif, et celui du Mal qui est négatif. Ce dernier, nous l'appelons Satan. Je crois qu'à des intervalles bien définis — aux balancements opposés du Pendule — le Dieu du Bien gouverne la Terre et tout ce qui vit, et nous avons alors l'Âge d'Or.

Mais le pendule se balance, le cycle se déplace et le pouvoir du Dieu du Bien — le côté positif — décroît et atteint ensuite un point neutre où les pouvoirs du Bien et du Mal sont égaux; puis l'autre côté du balancement est alors en faveur du Mal, c'est-à-dire de Satan. Et nous connaissons alors ce qui est si souvent appelé l'Âge de Kali, l'âge de rupture, de dislocation, où plus aucune valeur n'existe — et si vous considérez la Terre de nos jours, avec tous ces vandales, ces politiciens et ces guerres, vous ne pouvez nier que nous sommes en plein âge de Kali. Nous y sommes, nous approchons du sommet du balancement, et les conditions n'iront qu'en s'aggravant jusqu'au point extrême de sa course vers le Mal. Guerres, grèves, tremblements de terre — les puissances du mal lâchées sans contrôle. Et ensuite, comme toujours, le pendule changera de direction, les puissances du Mal s'affaibliront et la terre verra renaître des sentiments meilleurs.

    De nouveau, le point neutre où Bien et Mal sont à égalité sera atteint et dépassé, et le pendule remontera vers le Bien et, au fur et à mesure de sa montée, les choses iront de mieux en mieux. Peut-être qu'alors, si nous avons un Âge d'Or, le Dieu de l'Univers sera capable d'écouter nos prières, et nous donnera-t-il peut-être une preuve qu'il se soucie de ceux qui vivent sur cette terre.

    Je crois que pour l'instant, la presse, la télévision et tous autres médias contribuent largement à l'accroissement du mal — vu que nous lisons souvent dans les journaux qu'on apprend à des enfants de sept ans à commettre des meurtres, et ici, à Vancouver — nous apprend-on — des enfants de dix ans se sont organisés en gangs de criminels. J'ai la conviction que la presse devrait être supprimée — et que films, télévisions et radios devraient être soumis à la censure.

- « JE CROIS », par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190 P. Paris : Éditions J'ai lu, 1979, ©1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Dieu/Dieux->Manus (Pages 155 ...).

Dieu/Dieux->Manus (Pages 155 ...).

    Mais parlons de Dieu. Oui, je crois qu'il existe un Dieu et en fait diverses classes de dieux appelés Manus; et les gens qui ont une difficulté à comprendre le concept des dieux devraient regarder ce qui se passe dans un grand magasin — une chaîne de supermarchés, par exemple. Au sommet, il y a un Dieu; c'est le président ou manager — selon le pays où vous vivez et la terminologie qui y est en usage. Mais cet homme est tout-puissant; c'est lui qui dicte ce qui doit être fait. Cet homme, toutefois, de par son immense puissance, est tellement occupé qu'il ne peut accorder la moindre minute à un employé de bureau ou au jeune garçon qui manipule les produits d'alimentation. Cet homme particulier, le Dieu du supermarché, représente Dieu lui-même, le chef de notre Univers, celui qui a le contrôle de plusieurs mondes différents.

    Il est si important, qu'il n'a pas le temps de s'occuper des mondes individuels, des différents pays, et est incapable finalement de s'occuper d'individualités — qu'il s'agisse d'individualités humaines ou animales — car les animaux ont autant de droits que les humains dans le plan céleste des choses.

    Le président du supermarché n'ayant pas la possibilité de tout voir par lui-même, il engage des directeurs ou des surveillants, et cela correspond aux Manus, dans le système spatial.

    Et puis il y a des Manus subordonnés — des surveillants de chaque région de la Terre. Ils guident le destin des pays et influencent l'action des Manus pour créer la pagaille!

    Il existe une créature connue sous le nom d'« Œil de Dieu ». Et c'est le chat. Il peut aller n'importe où, faire n'importe quoi, tout voir, car qui donc remarque un chat qui se promène? Les gens disent : « Oh, ce n'est rien, ce n'est qu'un chat. » Et le chat surveille et observe le bien et le mal. Les forces du mal ne peuvent contrôler les chats. Ceux-ci ont une barrière divine qui fait obstacle aux pensées diaboliques; c'est pourquoi, en un temps, ils furent vénérés comme des divinités et, à un autre moment, exécrés en tant que disciples de Satan; les peuples du Diable voulaient en effet se débarrasser des chats qui rendaient compte de leurs mauvaises actions et, sur cela, les diables ne peuvent rien.

    Actuellement, le Manu qui contrôle la Terre, c'est Satan, et c'est pourquoi il ne faut pas espérer beaucoup de bonnes choses. Exemple, les communistes, ce groupe de créatures de Satan. Regardez tous les cultes d'une « religion » qui égare les gens et, de plus, essayent de dominer ceux qui sont assez sots pour se laisser guider par eux. Mais le jour ne peut pas ne pas venir où Satan sera contraint d'abandonner la Terre, forcé de retirer ses favoris - tout comme un homme d'affaires qui fait faillite est contraint de mettre la clef sous la porte.

    Bientôt viendra le temps où le pendule renversera sa marche; le Mal alors perdra de sa force, alors que le Bien aura la sienne accrue; mais ce temps est encore loin, et nous connaîtrons bien des jours mauvais avant que le pendule n'opère son renversement.

    Pensez à ceci : vous regardez le pendule et vous pensez qu'il est toujours en mouvement, mais il ne l'est pas; il ne bouge même pas à la même vitesse, parce que le pendule est au plus fort de sa montée du côté droit, et ensuite tombe avec une vitesse croissante, jusqu'à ce qu'il soit à son point le plus bas. Là, il a sa vitesse maximale. Mais ensuite le poids montant de l'autre côté ralentit le bras du pendule qui, à la fin du coup, s'arrête définitivement pour un temps appréciable, avant que de tomber à nouveau et de grimper de l'autre côté.

    Selon le temps auquel nous faisons référence, nous sommes à même de dire qu'avec une horloge courante le stop n'est que d'une fraction de seconde. Mais si nous prenons un temps différent dans lequel les secondes sont des années, ou peut-être même des milliers d'années, le temps durant lequel le pendule est arrêté peut alors être de deux mille ans. Et s'il est arrêté du côté du Mal, beaucoup de choses mauvaises peuvent être faites avant que le pendule et son cycle descendent... descendent, pour remonter à nouveau de l'autre côté, donnant alors le Bien.

- « JE CROIS », par TUESDAY LOBSANG RAMPA, 190 P. Paris : Éditions J'ai lu, 1979, ©1977.
{A366}, ISBN : 2-277-51366-0. Religion, (Pages 157 ...).

Religion (Pages 157...)
    Aucun de nous qui vivons actuellement ne connaîtra cet Âge d'Or. Les conditions empireront et ne cesseront d'empirer au cours des années qu'ont encore à vivre les gens d'un âge déjà avancé. Mais nos enfants et petits-enfants vivront pour voir le début de l'Âge d'Or et bénéficieront de beaucoup des avantages qui en découleront. Mais de toutes les grandes choses qu'il est nécessaire de faire, la plus importante est sans doute de réviser le système religieux.

    Les chrétiens, de nos jours, se battent contre d'autres chrétiens; le christianisme — depuis l'an 60, époque où il a été monstrueusement dénaturé et déformé — a été, de toutes les religions, celle qui ressemble le plus à une guerre. En Irlande du Nord, catholiques et protestants s'entre-tuent. Même situation entre juifs et musulmans. Et qu'importe la « religion » que l'on choisit de suivre, tous les chemins mèneront au même Lieu — en dépit de quelques divergences doctrinaires. Qu'importe que la religion chrétienne — telle qu'elle était au temps du Christ - ait eu des apports de religions asiatiques! Une religion devrait être façonnée pour répondre au besoin exact des gens auxquels elle va être prêchée. La religion, ou plutôt son enseignement, devrait être confiée à des hommes qui ont choisi de s'y consacrer, et non pas à ceux qui cherchent à en vivre confortablement et à en tirer un revenu, ce qui semble être le cas présentement. Il ne devrait y avoir ni traitement de faveur ni missionnaires. Je sais, pour en avoir fait l'expérience — une expérience amère —, que les missionnaires sont les ennemis des vrais croyants. Je sais qu'en Chine, en Inde et surtout en Afrique, les gens acceptent, sans y croire, de se laisser convertir, alléchés par ce qu'ils retirent des missionnaires, sous forme d'aumônes diverses. Nous devons nous souvenir également de la pudibonderie de ces missionnaires contraignant les indigènes à porter des vêtements qui les ridiculisent; de plus ce sont ces mêmes missionnaires qui ont apporté à ces populations des maladies telles que tuberculose et autres maladies contre lesquelles ils n'étaient pas immunisés, de par les conditions naturelles de vie qui étaient les leurs.

    Et comment oublier l'Inquisition espagnole et les tortures dont elle est responsable? Gens brûlés vifs, simplement pour avoir refusé de croire aux choses imaginaires en lesquelles croyaient les catholiques — ou affectaient de croire, pensant que c'était de bonne politique.

    L'Âge d'Or viendra. Mais nous ne le verrons pas, nous. C'est pour plus tard. Quand le Dieu de notre monde aura plus de loisirs, au cours de ce cycle du Bien, peut-être consentira-t-il à consacrer un peu plus de temps à l'étude des humains et des animaux. Nul doute que les jardiniers de la terre soient bien intentionnés, mais chacun conviendra qu'il est nécessaire par moments que le propriétaire d'un domaine s'occupe de ce que font ses jardiniers et ordonne quelques transformations.

    Je crois en Dieu; mais je ne crois pas à l'utilité de le prier à tout instant pour nos petits désirs dérisoires. Il est trop occupé et, de toute façon, à ce stade du Temps, notre cycle ou rythme est dans son aspect négatif — et au cours de l'aspect négatif, le Mal domine. Et ainsi, si vous désirez quelque chose, priez plutôt votre sur-moi. Et s'il considère que ce que vous lui demandez est bon pour vous... et bon pour lui!... vous pouvez l'obtenir. Mais à ce moment, vous n'en aurez probablement plus envie.

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