MIKE BRANT UNE VOIX
ÉTERNELLE
Avril 1975 Paris: un homme, à qui la vie à tout donné, est
entrain de courir vers son cruel destin.
Et pourtant tous les fées de bonne volonté l’ont accompagné
durant sa courte existence; il était beau comme un ange et
chantait comme un Dieu, son nom, encore beaucoup de gens s’en
rappellent, malgré qu’il soit passé plus de 40 ans: MIKE
BRANT.
Il fait un temps maussade en cette journée du vendredi 25 avril
1975. Je perçois un jeune homme tourmenté par la vie qui,
quelques mois plus tôt, a déjà frôlé la mort. Il cherche
désespérément une voie de sortie de l’existence dorée dans
laquelle il s’est laissé volontairement entrainé.
À son coup, est bien présent son collier fétiche porte bonheur
composé d’un pied et d’une corne en or. C’est à travers
celui-ci que je cherche les raisons de ce mal être en remontant
le temps.
Nous voilà, quelques années plus tôt, dans la ville de LOS
ANGELES. Les années 1960 arrivent à leur terme et le jeune homme
qui s’appelle encore MOISHE BRAND est en tournée aux États-Unis
avec l’orchestre d’ISRAEL. Il rêve d’une fabuleuse carrière de
crooner à la Franck SINATRA.
En suivant ses pas, je débouche devant un quartier « secret » de
la ville des anges où une petite échoppe d’antiquaire attire la
vue du jeune Israélien. Tout est fait pour attirer son
attention; on dirait même qu’elle agit comme un aimant sur sa
personnalité qui, déjà à l’époque, était fragile.
Prenant place à ses côtés, j’entre avec lui dans ce petit local,
plutôt austère, où un très vieux monsieur nous reçoit poliment
mais sans plus. MOISHE recherche des réponses aux souffrances de
son adolescence; il questionne l’ancienne personne qui,
étonnamment, connait tous de sa vie ! Il lui promet qu’il
brillera par sa présence et son talent mais qu’il en devra payer
le prix !
Nous avons ici affaire à des forces obscures que le jeune MOISHE
ne semble pas craindre à mon humble avis, il sous-estime
dangereusement les dangers qui le guettent. La soif de gloire et
de reconnaissance est bien plus forte que la prudence nécessaire
!
« Armé » de ce collier porte- bonheur, il retourne dans son
pays natal pour une autre tournée qui le portera dans les
bras de son destin: le LIBAN.
Dans la capitale de ce qui était appelé, à l’époque, la
Suisse du Moyen-Orient. Sa route croise celle d’un artiste
français en vogue à l’époque comme « garde du corps » de la
vedette internationale Sylvie VARTAN. Je veux bien sûr
parler ici de CARLOS.
« Coup de foudre » immédiat ! Il perçoit dans le jeune
chanteur israélien un immense potentiel et l’invite à venir
le retrouver dans la ville lumière: Paris.
Ici débute sa gloire, mais également la route qui le
conduira à sa perte !
Nous sommes maintenant en 1973 : la carrière de celui qui
s’appelle, dorénavant sous le nom de scène de MIKE BRANT a
pris son envol et ne semble plus vouloir s’arrêter. Dans la
loge d’un des multiples concerts qu’il donne dans
l’hexagone, je retrouve un jeune homme soucieux de son
avenir
Il ressent en lui une terrible peur, il veut s’enfuir de
cette vie, revenir à celui qu’il était avant. Des ombres
étranges rôdent autour de lui et réclament leur dû ; il sait
qu’il ne pourra éternellement s’enfuir. Il exige une
protection maximale lors de ses concerts, sursaute au
moindre pétard !
Nous voilà arrivés dans les derniers mois de sa vie ; il
cherche dans la paisible Helvétie un refuge qu’il ne
trouvera pas; et là je peux constater que les ombres
menaçantes reviennent vers lui, elles cherchent à lui
soutirer son fameux collier protecteur.
Ce collier, dont je ressens qu’il a été forgé dans la
souffrance et qu’il dégage des ondes, certes protectrices,
mais qui épuisent celui qui le porte en se « nourrissant »
de sa propre énergie !
C’est à l’hôtel de la Paix, à Genève, dans une froide
journée d'hiver de 1974 que ces forces obscures passent à
l’action. Alors que le chanteur vient d’avoir une terrible
confrontation avec son manager, Simon WAJENTROB, au sujet de
royalties qu’ils ne lui ont pas été réglées.
Alors que ce dernier décide de prendre une douche en
s’éloignant de son « poulain », ces énergies négatives
entre en action, elles »poussent » MIKE BRANT vers le balcon
de l’hôtel. Ce dernier lutte, mais ne peut résister, il est
littéralement soulevé du sol, est projeté à l’extérieur. Par
un concours « miraculeux », en tombant son pied gauche
s’accroche à la rambarde du balcon du dessous, lui sauvant
ainsi la vie.
MIKE BRANT est sauvé ! Mais, il sait pertinemment que
personne ne le croirait; alors il garde le silence et valide
à contre cœur la théorie du possible suicide, il cherche à
préserver sa carrière.
Après une convalescence de quelques mois, je le retrouve à
Paris avec une nouvelle soif de vivre; il veut se convaincre
qu’encore tout est possible, il regorge de multiples projets
et renoue avec son ancien parolier Jean RENARD.
Alors que la vie semble lui sourire et qu’il récupère sa
santé, nous nous retrouvons dans sa dernière journée de vie:
nous sommes le vendredi 25 avril 1975, il vient de passer
une dernière nuit chez une amie de longe date, Jeanne CACCI,
au sixième étage de l’immeuble situé au 06 rue Erlanger à
Paris.
La nuit a été longue et angoissante, MIKE n’a pas réussi à
trouver un sommeil réparateur; il est de plus en plus
tourmenté, je le vois appeler sans cesse un N° de téléphone,
mais personne ne lui répond; cela le désespère ! Tout en
étant occupé, il a omis de replacer autour de son cou le
collier qu’il a précédemment retiré, je le vois se
précipiter dans sa chambre mais il n’arrive plus à le
retrouver ! Il cherche son amie Jeanne qui ne l’entend pas;
elle est sous la douche.
MIKE est paniqué, sa seule protection vient de disparaître:
mais qui ? comment ? Il est trop tard pour savoir, trop tard
pour se sauver, déjà des ténébreux nuages sortis de nulle
part commencent à l’entourer lui empêchant de rester dans
l’appartement et le poussant vers le balcon extérieur.
Nous sommes au sixième étage; une chute de cette hauteur lui
serait fatale ! Il le sait, il ne peut encore se bouger
correctement, sa jambe gravement blessée dans l’accident de
Genève lui empêche de se mouvoir comme il le souhaiterait.
Il est acculé vers la rambarde, il s’agrippe de toute ces
forces, mais un gigantesque vent le soulève et le fait
tomber dans le vide: je l’entends pousser un cri horrible;
celui d’une personne qui ne souhaite pas mourir, mais il est
trop tard, son corps git au sol, tout est terminé.
On cherchera dans les jours et mois suivants des multiples
raisons à ce que certain appelleront un suicide, mais il en
restera finalement une vie brisée par des puissances
obscures qui lui ont apporté la gloire et le succès, mais à
quel prix !
MIKE BRANT avais dis un jour à ses proches : « je finirais
vedette ou clochard » ; il restera éternellement une
étoile allumée dans le cœur des gens qui l’ ont aimé.