Évolution et Guerres

19 - LE SAGE DU TIBET / Par Tuesday Lobsang Rampa --Montréal : Éditions Stanké, ©1980. {(pages 124 à 127)(Extrait 24)}. Évolution et Guerres.
 

    Il fallut faire une pause. Nos entrailles criaient famine et nous avions soif. Nous préparâmes notre tsampa traditionnelle et après avoir bu de l'eau, mangé et effectué quelques autres besognes nous revînmes dans la salle représentant l'univers. Le lama Mingyar Dondup actionna une fois de plus une

manette et les images réapparurent. Le monde que nous voyions était peuplé maintenant de créatures naines aux jambes arquées. Elles portaient de drôles d'armes faites d'un bout de bois surmonté d'une pierre extrêmement tranchante qu'elles affûtaient sans cesse. Un certain nombre d'individus étaient occupés à la fabrication de ces armes tandis que d'autres en construisaient d'autres modèles qui consistaient en bandes de cuir du milieu desquelles ils plaçaient de grosses pierres. Deux hommes tiraient sur la lanière que l'on avait détrempée pour la rendre flexible, et lorsqu'ils la relâchaient la pierre placée en son centre s'élançait vers l'ennemi. Mais c'était l'évolution des différentes civilisations qui surtout nous intéressait. Aussi le lama appuya-t-il une nouvelle fois sur le bouton de commande et l'écran s'obscurcit. Quelques instants plus tard les premières lueurs de l'aube apparurent pour faire place bientôt à la véritable lumière du jour. Nous pûmes alors distinguer une ville assez imposante toute hérissée de flèches et de minarets. Des ponts qui me paraissaient très légers reliaient des tours entre elles et je m'étonnai de leur résistance quand je vis la circulation qu'ils devaient soutenir ; mais je m'aperçus bien vite que cette circulation était aérienne. Il y avait néanmoins quelques personnes qui marchaient dessus et aussi dans les rues à plusieurs niveaux. Soudain un terrible mugissement retentit. Nous ne comprîmes pas tout d'abord qu'il venait du monde que nous regardions, mais très vite nous vîmes une multitude de points minuscules arriver sur la ville. Quand ils se trouvèrent au-dessus ils tournoyèrent en lâchant quelque chose.

    La belle cité s'effondra. Les tours se vrillèrent tandis que les ponts se pliaient en accordéon, le tout formant un inextricable amas de matériaux inutilisables.

    Des corps tombaient des plus hauts édifices et à leurs vêtements on reconnaissait leur appartenance sociale.

    Nous regardions sans mot dire. Et nous assistâmes à une contre-attaque sous forme d'autres points noirs venus d'une direction opposée à celle des envahisseurs. Le combat fut acharné, les nouveaux venus semblant n'attacher aucun prix à leur vie. Ils lançaient divers projectiles en direction de l'ennemi, et lorsque ceux-ci manquaient leur but ils n'hésitaient pas à se lancer eux-mêmes sur leurs appareils contre ce qui me semblaient être des bombardiers.

    Puis la nuit tomba sur ce tableau, mais une nuit illuminée par les flammes gigantesques qui s'élevaient de la ville. Sur le globe qui était devant nous, ce n'était que villes en feu, et flammes surgissant de toutes parts. Quand un nouveau jour se leva et qu'un soleil rougeoyant monta dans le ciel, un bien pénible spectacle s'offrit à nos yeux. Le sol était jonché d'épaves, formant çà et là des monticules, et recouvert de cendres et de débris de ferraille.

    « Nous allons passer à autre chose, c'est trop affreux, dit le lama, d'autant que toi tu es appelé à connaître pareille misère dans ta vie sur terre. »

   Le globe qui représentait l'univers tourna, tourna... L'obscurité fit place à la lumière, et réciproquement, un certain nombre de fois ; et comme auparavant, il finit par se stabiliser dans une position donnée, continuant néanmoins de tourner, mais au ralenti.

    En regardant de tous côtés nous aperçûmes bientôt des hommes accompagnant ce qui semblait être une charrue. Des chevaux tiraient ces instruments sur toute la surface de la terre et, les uns après les autres, les différents édifices s'écroulaient dans les sillons qu'ils creusaient. Ce labourage continua des jours durant, jusqu'à ce qu'il n'y eut plus sur terre aucune trace de la civilisation précédente.

    « Je crois que c'est suffisant pour aujourd'hui, dit alors le lama Mingyar Dondup. Il ne faut pas nous fatiguer les yeux, nous avons encore beaucoup à voir demain. Ce que tu vois actuellement va se reproduire un grand nombre de fois jusqu'à ce que toute vie sur terre disparaisse dans des combats épouvantables. Bon, allons manger quelque chose et nous coucher ensuite. »
 
 

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