Douleur et affliction de ceux qui continuent à vivre!

14 - LES LUMIÈRES DE L'ASTRAL

                     Par TUESDAY LOBSANG RAMPA
                     Paris : Éd. J'ai Lu, 1990, 216 P. ;Livre de poche, ©1973. {N° 2739}
                     Montréal : La Presse, 1974.  246 p. ; 21 cm.
                     1973 -> « Candlelight »
 

Les Lumières de l'Astral /   Par Tuesday Lobsang Rampa---- 1973 -> « Candlelight » ; Montréal : La Presse, 1974.  246 p. ; 21 cm. {(pages 189 à 193)(Extrait 41)}. Douleur et affliction de ceux qui continuent à vivre!

    « Vous écrivez beaucoup sur la mort et sur les joies qu'elles réserve à ceux qui échappent aux difficultés de la terre, mais vous ne dites jamais rien pour aider ceux qui y restent. Pourquoi ne pas parler, dans votre prochain livre, de la douleur et de l'affliction? Pourquoi n'en dites-vous rien? »

    Cette remarque est assez juste. On se trompe si grossièrement sur la douleur et l'affliction. Presque chacun d'entre nous a été frappé par la perte d'un être cher. Ces douleurs sont, bien sûr, terribles et, si vous leur permettez de triompher sur vous, elles vous détruisent inévitablement. Les gens devraient comprendre que le système consacré par notre société actuelle n'est pas toujours le meilleur. Les anciens Chinois, par exemple, avaient l'habitude de rire franchement en contant la mort d'un être aimé. C'était tout simplement parce que montrer leur émotion n'aurait jamais pu faire partie de leur comportement. Il ne restait d'autre attitude que la légèreté - purement artificielle.

    Il existe aucun moyen de mettre fin au chagrin causé par la perte d'un être. Seul le temps peut apporter la guérison. Le temps cicatrisera toutes les plaies. Le temps mettra fin aux malheurs de cette terre tourmentée; le temps apportera une fin à la vie elle-même.

     Une des grandes abominations de notre époque est l'atitude des entrepreneurs en pompes funèbres, qui, pour des raisons de business, essaient de camoufler la mort en sommeil. C'est ainsi qu'ils maquillent le visage des morts, ondulent leurs cheveux morts et installent le défunt sur des coussins, comme quelqu'un qui se serait assoupi.

    On a l'impression que tout, de nos jours, est une manière de conspiration visant à masquer le chagrin, comme s'il y avait quelque chose de honteux à montrer que la mort d'un être aimé vous affecte.

    Quand une personne part pour un long voyage à l'autre bout du monde, la possibilité de son retour existe toujours. Mais, quand un être est mort, alors il a bel et bien quitté cette terre, et il est plus que certain qu'il ne reviendra jamais. Le chagrin est souvent teinté d'hostilité - hostilité due à l'impression d'être « laissé » par le défunt. Réfléchissez à cet aspect du problème, qui, bien qu'irrationnel en apparence, est vrai; celui qui reste éprouve une sorte d'hostilité inconsciente à l'égard du défunt. Souvent, aussi, un sentiment de culpabilité. Avons-nous fait tout ce que nous devions pour celui qui souffrait? Aurions-nous pu le sauver? ou amoindrir ses souffrances? Quand nous perdons un proche, nous nous interrogeons tellement, nous cherchons si tout ce qui pouvait être tenté l'a bien été et, si la réponse est négative, elle nous enlève la paix de l'âme.

    Il est temps, ce me semble, de voir la mort sous son véritable jour, de la dépouiller de ces monstrueux artifices. Il est temps d'adopter une attitude nouvelle à son égard. On devrait enseigner aux êtres que le chagrin est naturel, normal, que c'est une soupape de sûreté permettant aux émotions étouffées d'être libérées.

    Un grand homme comme Churchill n'avait pas peur - quand l'occasion le justifiait - de laisser couler ses larmes; et pour cela, il n'en était que plus grand.

    Vous demandez comment aider quelqu'un qui souffre à cause de la perte d'un parent. Ne soyons pas hypocrites et ne parlons pas dans ce cas d'un  « être aimé », car pour les jeunes la perte ou la mort d'un parent âgé et encombrant est bien souvent ressentie comme un soulagement. Et ce n'est que parce qu'ils sont honteux de se sentir soulagés qu'ils parlent du disparu en l'appelant « notre parent bien-aimé ».

    La première réaction, quand la mort survient, doit être d'en considérer la réalité et d'accepter l'idée que les choses, désormais, seront différentes. Il y aura tout d'abord les inévitables formalités; puis, l'administration, qui n'est pas une personne douée de sensibilité, demandera sa part de ce que le défunt a légué. On peut apporter une aide réelle à la personne dans l'affliction en l'écoutant, en lui laissant dire son chagrin et évoquer le passé vécu avec le disparu. De cette façon, toute culpabilité - si elle existe - s'atténue ou disparaît, et le disparu sera comme libéré.

    Il importe d'aider quelqu'un qui est dans le chagrin et de ne pas lui permettre de dissimuler sa peine, car celle-ci doit se libérer. Pour cela, il faut l'écouter. Le refoulement du chagrin peut mener à de très graves problèmes de santé. Et dans les cas extrêmes la schizophrénie peut même apparaître. J'ai vu l'exemple d'une jeune femme équilibrée et en apparence comblée chez qui la mort d'un proche provoqua soudain un dérangement mental grave. Ces choses ne se passeraient pas si les voisins ou les amis entouraient la personne dans l'affliction, l'engageaient, même par une attention silencieuse, à parler et à se livrer.

    Que de fois n'ai-je pas entendu la  veuve dire: « Si seulement j'avais agi autrement, il serait encore parmi nous aujourd'hui. » Il y a également le cas où celle qui reste seule se lamente de façon déclamatoire, avec des phrases dans le genre de : « Pourquoi m'a-t-il laissée? Que vais-je faire maintenant? » L'aspect le pire, sans doute, du service funéraire est l'éloge du défunt: des phrases vides. Il semble, en effet, que tout être, sitôt disparu, n'a plus que des vertus. Qu'importe si cet éloge exige de mentir et d'embellir ce que fut la vie du disparu. Outre qu'une telle attitude est indigne, elle est malsaine pour celui qui pleure le défunt, car elle l'amène à croire qu'il a perdu quelqu'un d'infiniment plus grand que ne l'était en réalité le disparu.

    Un autre cas est celui du mari dont la femme meurt en donnant le jour à un enfant. Devenu père, l'homme éprouve une réelle hostilité envers le pauvre bébé dont l'existence a coûté la vie à la mère. Il semble que ces deux existences soient ruinées, ce qui paraît injuste.

    Maintenant, qu'est-ce donc que le chagrin? C'est souvent de l'égoïsme. Souvent une révolte contre tout changement. Et la mort, par ce qu'elle a de définitif, est un boulversement mal accepté.

    Je reviens sur l'attitude à adopter envers une personne affligée: encouragez-la à parler du défunt, car les pleurs libèrent. Mettez-la à l'aise gentiment et dites-lui également que la perte dont elle souffre est, bien sûr, terrible, mais que viendra pour elle l'heure de passer de l'autre côté de la barrière qui sépare les morts de ce monde des vivants de l'autre monde. Et, si vous êtes psychologue - et les meilleurs se recrutent parmi les amateurs et non pas chez les soi-disant professionnels - vous pouvez aider très efficacement ceux qui ont besoin de l'être.

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