Histoire de l'Hôte




16 - C'Était Ainsi

                    Par TUESDAY LOBSANG RAMPA
                     Paris : Éditions J'ai lu, 1978, 1988, ©1976. {N° 1976}
                     Montréal :  Éditions Stanké, ©1976.
                     En Anglais -> 1976 ->  « As it was! »
 
 

C'Était Ainsi / Par Tuesday Lobsang Rampa --Paris : Éditions J'ai lu, 1978, 1988, ©1976. {N° 1976}{(pages 121 à 132)(Extrait 10)}. Histoire de l'Hôte.

    Voici donc l'histoire de la vie de l'hôte - une histoire dont le récit est difficile, vu que le conteur est sur le plan astral, et que celui qui doit transcrire ce récit est, lui, dans la ville de Calgary (Alberta) au Canada. Cette histoire est hors de propos et crée une coupure entre ce qui a été déjà écrit et ce qui suivra; mais quand on traite des problèmes d'astral, la chronologie n'a pas d'importance et on doit, pour ce qui est de la question temps, faire certaines concessions, le temps sur le plan astral n'étant pas ce qu'il est sur le plans terrestre. Et si je n'ai pas livré plus tôt cette histoire, c'était pour éviter le monceau de lettres qui m'auraient posé toutes sortes de questions. Je dirai donc qu'à partir de cet instant, tout est dicté par celui que nous appellerons l'« hôte. »

    Grand-père était, à la vérité, un homme très important, du moins dans le district rural de Plympton qui, pour autant qu'il m'en souvienne, incluait Plympton St. Mary, Plympton St. Maurice, Underwood et Colebrook, et quelques autres petites localités.

    Grand père était le chef du Service des Eaux de Plympton. Chaque jour, partant à dos de poney, il se dirigeait à travers les collines jusqu'à une petite hutte où se tenait le réservoir. Il était armé d'un bâton d'environ un mètre de long, dont l'une des extrémités était en forme de godet et l'autre, arrondie. Il marchait, l'oreille collée à l'extrémité en forme de godet, tandis que l'autre reposait sur le sol. Cela lui permettait d'entendre l'eau se précipiter à travers les tuyaux pour s'en aller alimenter les robinets de Plympton et autres districts.

    Les affaires de grand-père étaient florissantes et faisaient vivre plusieurs hommes et quelques apprentis. Il leur enseignait la plomberie - d'où les racontars injurieux qui devaient naître plus tard - la ferblanterie et la construction mécanique. À cette époque - tout au début du siècle - les gens ne se précipitaient pas dans le supermarché quand ils avaient besoin d'une casserole ou autre  instrument de cuisine : ces choses étaient faites è la main, par des ouvriers comme ceux de grand-père.

    Il habitait Mayoralty house, à Plympton St. Maurice. Cette maison avait été celle du maire et était située juste en face de l'hôtel de ville et du poste de police.

    Mayoralty House consistait en 4 ou 5 acres de terre, divisées en 3 sections. La première, aboutissait à la maison de 4 étages, formait un jardin muré d'à peine un acre de surface; et dans ce jardin proche de la maison se trouvait une sorte de grotte érigée à l'aide de gros cailloux, et dont les fenêtres étaient faites de vitraux de couleurs variées. À l'extérieur...

    Plus loin, vers le bas du jardin, était la serre, joie de mon grand-père, et derrière la serre s'étendait le verger.

    À l'extérieur de ce jardin, clos de murs, passait une route privée qui, s'écartant de la route principale, menait à une autre partie de  Mayoralty House. Et, au bas de cette route, on voyait les bâtiments de la malterie qui, pour des raisons économiques, avaient cessé d'être utilisés. Près de cette malterie était le poste d'incendie. Grand-père assurait ce service public, n'exigeant aucune rétribution s'il s'agissait d'un incendie survenant chez de pauvres gens. Tous...

    Sous la maison étaient les ateliers où travaillaient ferblantiers et chaudronniers.

    Grand-père avait deux fils et une fille. Sans leur demander leur avis, les fils avaient été lancés dans l'apprentissage, apprenant toutes les branches du métier - et la plomberie que l'on retrouve partout -, et cela tout en poursuivant les études qui leur permettraient d'obtenir le certificat nécessaire.

    Mon père était un très bon ingénieur, mais, supportant difficilement le caractère dominateur de grand-père, il le quitta et s'installa à St. Maurice dans une maison qu'on appelait « Brick-House », car c'était la seule maison de brique rouge de la rue. Père se maria et vécut pour un temps à St. Maurice. Un fils naquit, mourant bien vite, puis une fille, et, assez longtemps après, je vins au monde, ne parvenant jamais à chasser l'idée que je fus l'enfant non désiré, mais un simple accident. Je ne fus pas aimé et n'eus jamais le droit d'avoir des amis. Je ne faisais jamais rien de bien; j'avais toujours tort, alors que ma soeur était toujours l'objet de privilèges.

    Mes parents déménagèrent et s'installèrent à Ridgeway, dans la commune de St.Mary. Ils montèrent une affaire de plomberie et d'électricité, laquelle commençait juste à entrer dans l'usage courant. Mère venait d'une excellente famille du Devonshire qui avait connu de gros revers d'argent.

    Mes parents ne s'entendaient pas. Mère avait un caractère trop dominateur... La ruine de sa famille l'avait terriblement affecté, et elle semblait reporter son amertume sur mon père.

    Grand-père avait un frère, peintre de talent et membre de l'Académie royale. J'admirais beaucoup une de ses toiles, le départ de Mayflower pour l 'Amérique, un tableau merveilleux qui, avait dit « oncle Richard », irait plus tard à l'un de nous. Il revint à ma soeur, et Dieu sait qu'il n'était rie que je convoitais autant que cette toile. On me cosola en me promettant un train que je n'eus jamais, sous prétexte que ma soeur voulait un piano et qu'on allait le lui acheter.

    Mais toutes ces amertumes ne sont pas l'objet de ce récit, et si je dis toutes ces choses, c'est parce qu'elles ont compté dans ma décision de consentir à ce qu'on prenne possession de mon corps. De toute façon, j'en avais assez de lui.

    J'étais né souffreteux, et ma naissance rendit ma mère très malade - l'empoisonnant plus ou moins - et de cela je fus tenu pour responsable. Que pouvais-je faire?...

    Ma première école était ce qu'on appellerait une  « école de dames ». ... ce n'était pas à proprement parler une école, mais une garderie où les parents envoyaient leurs enfants pour ne pas les avoir sur le dos. La marche était longue depuis Ridgeway et représentait pour moi, enfant peu robuste, une épreuve assez pénible. Mais de ma santé, il n'était pas tenu compte. Je devais aller à l'école. J'y restai peu de temps, étant jugé trop âgé, et fus placé dans une école préparatoire qu'on appelait « Beard School ». ...

    ... Ce fut la première école où je commençai à apprendre un petit quelque chose, et si je n'appris pas davantage, la faute n'en était pas imputable à Mr Beard, mais à moi....

    ... Je fus l'un des premiers élèves à y être inscrit. Je n'ai jamais aimé cette école, dont la plupart des maîtres, gens récemment démobilisés, traitaient les écoliers comme des troupiers : ... des gestes brutaux...

    La récréation - c'était ainsi qu'on l'appelait - consistait en un bon kilomètre de marche à travers les terrains de jeux de l'ancienne école secondaire.

    ... mes parents, sans prendre la peine de savoir ce qui pourrait m'intéresser, décidèrent que je ferais mon apprentissage d'ingénieur dans une firme de Plymouth. ... Cette firme était en fait l'agent, pour le Devon du Sud, des motos Douglas. Autre endroit antipatique où les conditions de vie et de travail étaient presque inhumaines. Nous, les apprentis, étions quelquefois envoyés à des kilomètres, afin d'aller y chercher une moto et la ramener. Nous y allions avec le bus, mais il fallait ramener - comme ce fut le cas pour moi, un certain jour - une énorme Harley Davidson que je ne savais pas monter. Ce qui me valut d'être arrêté par deux policiers de la route, jeté à l'arrière de leur voiture spéciale, amené au poste et mis dans une cellule.

    Huit heures plus tard, un des hommes de la firme venait m'identifier et me délivrer. Je crois que je suis en droit de ne pas aimer la police car, ma vie durant, je n'ai cessé d'avoir des ennuis avec elle, soit parce qu'elle ne me permettait pas de m'expliquer, soit pour toute autre raison toujours injuste.

    J'étais dans un état de santé qui eût dû inquiéter ma famille, mais, même fiévreux, ma mère m'arrachait du lit, me conduisant parfois jusqu'au bus, pour m'envoyer travailler. Un jour, cependant, comme je ne parvenais pas à me lever, elle téléphona au Dr Stamp, qui finit par venir me voir 12 heures plus tard. « L'hôpital » immédiatement, dit-il. ...

    Je passai 11 semaines à l'hôpital, soigné pour de graves accidents pulmonaires ...

    Je restai donc à la maison, ne recouvrant pas vraiment la santé, etcontraint de faire de fréquents séjours à l'hôpital. Puis ma vue, soudain, donna des ennuis....

    Mon père était passionné par la radio et possédait un petit poste qui me semblait la chose la plus merveilleuse du monde. Il s'était mis à en construire lui-même et avait monté un petit commerce de vente de ces postes et de réparations électriques.

    Comme on venait de décider que j'avais besoin, pour ma santé, de changer d'air, et bien que très malade encore, on m'installa sur une vieille bicyclette et, en compagnie d'un ouvrier, je partis pour Lydford où j'avais une tante. J'ai souvent souhaité qu'elle fût ma mère, car elle était bonne et je l'aimais comme je n'ai jamais aimé ma mère. Elle me soigna, me traitant comme si j'étais son fils. Et quand il me fallut refaire, dans l'autre sens, les quelques 30 km qui me séparaient de la maison, ma respiration était beaucoup moins pénible, et l'air me parut revigorant, en traversant les landes du Devonshire.

    De retour à Plympton, je commençai à prendre des cours par correspondance, mais les études furent interrompues par ma mère qui décida que je devais travailler. Comme mon père avait un stock de poste de radio et de matériel électrique à vendre, on me chargea d'aller placer ces articles chez les petits revendeurs. Je circulais beaucoup et, bien vite, cette existence se révéla trop harassante pour ma santé qui, de nouveau, lâcha. Pris soudain de cécité alors que j'étais au volant, car le travail exigeait que je conduise, je parvins à arrêter la voiture. Je bloquai la circulation et j'eus beaucoup de peine à convaincre les gens que j'étais malade. Ils appelèrent une ambulance qui m'emmena à l'hôpital, et la première pensée de mes parents, quand on les informa, fut pour la voiture. Tout ce qui était à l'intérieur avait été volé durant mon transfert à l'hôpital, ce qui acheva de me rendre un peu plus haïssable à leurs yeux. L'hôpital, heureusement, me remit d'aplomb, et je rentrai au foyer.

    Mes parents insistèrent alors pour que je reçoive une formation d'opérateur radio. Comme il existait dans les faubourgs de Southampton un école spéciale formant les opérateurs radio d'aviation, je partis donc pour Southampton. J'y étudiai pendant un certain temps, passai mes examens et obtins un diplôme d'opérateur de première classe. Je devais, en même temps, aller passer un examen à Croydon - examen que je passai avec succès. De même, j'appris le pilotage et obtins ma licence. Mais, recalé à l'examen médical - qui m'aurait permis de piloter les avions de ligne -, je fus relégué comme rampant, avant même d'avoir débuté dans la carrière.

    Blâmé dès mon retour à la maison pour ma mauvaise santé - ce dont je n'étais pas responsable - qui me valait d'avoir échoué dans cette nouvelle voie dont les études avaient coûté de l'argent  à ma famille, celle-ci se réunit, discuta longuement, décidée à ce que je tente autre chose, afin de ne pas gaspiller ma vie.

    À ce moment précis, se présenta une possibilité inattendue, sous les espèces de l'inspecteur sanitaire local qui était très lié avec mes parents. L'écologie commençant à préoccuper les gens, particulièrement dans les grandes villes où la pollution causée par les fumées d'usines devenait inquiétante; on venait de créer de nouveaux emplois d'inspecteurs des fumées. C'était, dit l'homme, un bon job, bien payé, mais j'aurais besoin de prendre quelques cours. En 3 mois, j'étais prêt pour l'examen auquel j'étais reçu. Mais j'avais l'obligation d'aller à Londres pour étudier au Royal Sanitary Institue. De mauvaise grâce, mes parents avancèrent l'argent et je partis. Je travaillai très sérieusement et gagnai mon diplôme.

    Portant fièrement mon certificat, et me croyant enfin prêt, je rentrai à Plympton. Appelé à Birmingham pour un entretien concernant un poste auquel j'avais postulé, je me le vis refusé pour la raison que je ne résidais pas dans le comté. Il en fut de même à Plymouth, mais là, ce n'était plus une histoire de comté, mais de ville. Après des années où j'acceptai n'importe quel travail pour gagner de quoi vivre et me vêtir, mon père mourut. Il était malade depuis des années et ne quittait pratiquement plus son lit.

    Ma mère était partie vivre avec ma soeur, et j'avais finalement trouvé un emploi dans une firme d'équipement chirurgicaux du Middlesex, en Angleterre - où j'assumais plusieurs responsabilités et rédigeais la publicité. Je pris quelques cours et acquis une telle capacité dans l'installation des équipements chirurgicaux que je fus nommé consultant et déplacé a Londres.

    Mais entre-temps, la guerre avait éclaté - et je m'était marié. Mais sur cet événement de ma vie, je me tairai, car la presse en a déjà trop parlé - et de façon presque toujours mensongère. On m'a demandé de parler de ma vie, je m'en tiendrai donc à ma vie.

    Nous finîmes par trouver un appartement dans le secteur de Kinightsbride, et je bénis le ciel de pouvoir me rendre à mon bureau par le métro. La guerre commençait à rendre tout très difficile - rationnement et autres inconvénients. Le bombardement sur Londres allait s'accentuant.

    Une nuit, au cours d'un effroyable raid, l'endroit où nous vivons fut bombardé et nous dûmes sortir, en pleine nuit, dans la tenue où nous étions. Dans l'obscurité où nous errions comme tant d'autres gens, les bombes tombaient et le ciel était rouge des flammes de l'incendie d'East End. La cathédrale Saint Paul se silhouettait contre les flammes tandis que vers le ciel montaient de grands nuages de fumée.

    L'aube vint enfin. Je téléphonai à mon employeur que j'avais été sinistré - ce à quoi il me répondit que ce n'était pas une raisin pour ne pas travailler. À peine vêtu et n'ayant pas mangé, je partis pour le bureau.

    L'eau ruisselait de partout. L'immeuble avait été bombardé et toute l'installation d'eau détruite. Le chaos était total.

    Considérant qu'il était inutile d'essayer de sauver quoi que ce soit, mon employeur me dit qu'il abandonnait tout et partit s'installer à la campagne, et il m'invita à l'accompagner. Sans argent, ce qui était mon cas, comment songer à m'installer à nouveau? Incapable de le suivre, je perdis mon job en pleine guerre.

    Comment trouver un autre emploi? En désespoir de cause, j'allai rendre visite aux gens qui dirigeaient le bureau de cours par correspondance que j'avais suivis.

    Ils avaient besoin d'un homme, le salaire serait de 5 livres par semaine et je devrais vivre dans le Surrey, à Weybridge. Mais il me fallait encore subir l'entretien avec le directeur. Je l'attendis et tout se passa bien. j'avais le poste - et débutai le lendemain, comme employé affecté à la correspondance.

    Il semble toujours que ce soit un crime que d'être d'une certaine catégorie. On m'a toujours dit que mon père était plombier. Il ne l'était pas, en fait, mais quel mal y aurait-il eu à ce qu'il l'ait été? Et que dire de ce Mr Crapper - le gentelman qui inventa le water-closet que nous connaissons actuellement? Crapper - vous vous souvenez - était un plombier, et un très bon plombier, et cette merveilleuse invention le rendit très cher au roi Édouard qui le traita comme un ami personnel. Ce qui nous montre qu'un plombier peut, tout comme un épicier, être l'ami d'un roi. Témoin le cas de Thomas Lipton, ami du roi George V. Et en quoi le fait que Jésus ait été le fils d'un charpentier serait-il une disgrâce?

    Tout cela m'a considérablement éloigné de mon histoire; mais je tiens à affirmer que je préférerais de beaucoup être fils d'un plombier que fils de ces pauvres types qui s'appellent eux-mêmes journalistes et qui, au contraire des plombiers, couvrent les gens de saletés, alors que les premiers les en débarrassent.

*****************