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   Date : Thu, 11 Oct 2001 17:49:07 -0000
     De : g.lesage@moncourrier.com
  Objet : (unknown)

 Ramayana et Genèse hébraïque

Gaura Krishna

Nombre d'Ecritures renferment, sous forme symbolique, l'exposition de
la sagesse universelle, de la loi cosmique, autrement dit du Sanatana
Dharma. Différents vêtements habillent la même Vérité universelle. De
même que les Vedas sont toujours chantés et de ce fait préservés en
Inde, même s'ils ne sont plus compris, de même le Ramayana est récité
et chanté de nos jours - et à Maurice on pourrait dire journellement
aux quatre coins de l'île - même si la compréhension actuelle de
cette écriture sublime ne concerne que sa forme ou son enseignement
extérieurs. Plus que des règles de conduite, dharmiques, concernant
tout être humain ou toute société quels qu'ils soient, tenus de les
suivre sous peine de s'enfoncer dans la maladie de l'ego et du
matérialisme à tout crin, le Ramayana renferme la quintessence de la
Connaissance. La forme véhicule le fond et, même si de nos jours ce
fonds n'est plus compris, l'enveloppe extérieure ainsi véhiculée
permet au véritable sadhak d'avoir un jour des révélations de son
enseignement ésotérique ou secret.

C'est ainsi qu'à titre d'exemple il est possible de faire un
parallèle entre la Genèse hébraïque et le Ramayana.

Adam, c'est à dire Adi-Manu, le premier homme, a été créé à l'image
de Dieu. Dieu lui a communiqué son propre souffle. Adam est donc Dieu
manifesté. A remarquer qu'au début Adam est seul, symbolisant
l'unicité, l'A-dvaita, le non-deux. A ce stade Adam est l'Androgyne,
l'Ardhanarishvara. Ce n'est qu'ensuite que, à partir d'une de ses
côtes, Dieu crée Eve. Eve est donc créée à partir d'Adam, Prakrti est
une émanation du Brahman et non pas distincte de Cela. C'est la
symbolisation de l'apparition de la dualité, avec d'un côté Adam
représentant le côté Conscience, Shiva, Purusha, et de l'autre Eve
représentant la Manifestation, Nature, Shakti, Prakrti. Mais ces deux
sont par essence un. Contentons-nous de faire un simple parallèle
avec le mariage entre Ram et Sita dans le Ramayana. Rappelons que Ram
est avant tout le nom de la Conscience universelle, et que le nom de
Sita signifie «sillon» et se rapporte à la terre, à la Nature, à la
manifestation.

Nous voici maintenant dans le Jardin d'Eden où, rappelons-le, le
temps n'existe pas, l'homme est éternel, semblable à Dieu. Il n'y a
pas de temps parce qu'il n'y a pas de pensée, pas de mental. L'homme
EST. Dans le Ramayana, le jardin d'Eden est Citrakut. Ram et Sita
vivent en parfaite union à Chitrakut tout comme Adam et Eve vivent la
même union parfaite en Eden.
********************
C'est ensuite que tout va `se corser' et que va se produire la `chute
de l'homme', la `faute originelle'. Le jardin d'Eden est sublime. En
son centre se trouve un arbre, appelé l'arbre de la Connaissance. «Et
l'Eternel Dieu dit : «tu mangeras librement de tout arbre du jardin,
mais de l'arbre de la connaissance tu n'en mangeras pas; car au jour
où tu en mangeras, tu mourras certainement.» Bien entendu Adam se
conforme aux directives, étant la Conscience même. Mais Eve, Prakrti,
ne va pas résister bien longtemps et va finir par plonger sous
l'impulsion du désir, de l'apparition du mental, de l'ego, qui la
fait chuter de l'union avec la Conscience. Elle mange du fruit de
l'arbre de la connaissance discursive, c'est à dire qu'elle commence
à mentaliser et donc à se diviser, à se séparer de la Conscience.
C'est le début de la manifestation. L'apparition du mental, du désir,
prend ici la forme du serpent, qui dit : «Vous ne mourrez
certainement point si vous en mangez, car Dieu sait qu'au jour où
vous en mangerez, vos yeux seront ouverts, et vous serez comme Dieu,
connaissant le bien et le mal». Or connaître le bien et le mal, c'est
justement le plan mental, la coupure, les paires opposées, car en
Vérité Divine, tout est Un. Du jour où il en a mangé, l'homme a
quitté le sacré pour le profane, s'oubliant soi-même. Et il meurt. La
Genèse dit : «La femme vit que l'arbre était désirable pour rendre
intelligent». Tout est très clair.. Sous l'impulsion du désir,
l'homme cherche la connaissance. Mais quelle connaissance aurait-il à
chercher puisqu'il EST la Connaissance même ? Il s'agit bien entendu
de la connaissance relative, qui nous fait croire que le mental est
source de toute connaissance. L'homme s'imagine être semblable à Dieu
sans avoir conscience qu'il n'est plus qu'un dieu mental. C'est aussi
tout le symbole de Lucifer, symbole du mental : le porteur de
lumière, oui, mais de lumière mentale, d'où sa chute. L'arbre est
désirable pour cultiver le mental. Mais combien de grands savants
sont les rois des imbéciles ! Ils connaissent alors qu'ils sont nus,
naissance de la connaissance mentale. Dieu dit «qui t'as montré que
tu étais nu ?». Le mental, bien entendu… Ayant quitté sa source,
l'homme s'aperçoit qu'il est nu alors qu'auparavant il n'avait aucune
conscience de nudité. Peut-on donner à Dieu le qualificatif de `nu' ?

En résumé, dès qu'il y a apparition de la dualité, il y a apparition
du mental et de ce fait une tombée dans le domaine relatif. L'homme
quitte sa source, son Soi profond et s'imagine de ce jour en être
différent. C'est la tombée du sacré dans le profane alors qu'il n'y
avait auparavant aucune distinction, ni sacré ni profane.. Il se met
à vivre dans l'illusion qu'il y a d'un côté, le sacré et de l'autre
le profane

Tout comme dans la Genèse nous voyons Eve, Prakrti, seule, alors
qu'Adam est au loin, dans le Ramayana, nous voyons Sita, seule, alors
que Ram est parti chasser et que Lakshmana est parti le rejoindre. Et
c'est alors que s'avance Ravana, l'équivalent du serpent biblique :
l'ego. Ici, si la symbolique est différente, sa signification est
identique. Autour de la résidence a été tracé un cercle magique,
délimitant en quelque sorte le domaine divin, le jardin d'Eden. Tout
comme le serpent fait entendre un son de sirène très attrayant pour
amener Eve, Prakrti, à se manifester plus encore sous l'impulsion du
désir, ici Ravana, l'ego, s'est déguisé en sannyasi et va de même
proférer des paroles de fausse sagesse. Le but du serpent était de
faire croquer la pomme de l'arbre de la connaissance, le but de
Ravana va être de faire franchir à Sita la limite du cercle magique,
séparant de même le domaine divin où tout est un du domaine mental où
se tient l'ego. C'est donc exactement la même chose. Là encore c'est
la fausse notion de «bien» (donc en opposition au» mal») qui va
attirer Sita en dehors de ces limites. Sita est d'abord attirée vers
Marichi apparu sous les traits d'une magnifique gazelle et demande à
Rama d'attraper l'animal, ce qui va éloigner Ram de l'ermitage tout
comme Eve a été éloignée d'Adam. Tout ce qui va se produire est, ici
comme dans la Bible, la suite de ce `désir primitif'. C'est encore
Sita qui va envoyer Lakshmana (qui symbolise la buddhi, le chemin
vers la Conscience) vers Rama. Il reste alors à Ravana, l'ego,
ce «général des rakshasas devant qui tremblent les mondes avec les
Devas, les Asuras et les hommes», plein de désirs, à louer la beauté
de Sita, etc..., à lui faire franchir le cercle magique. Et Sita va
franchir le pas. Elle va passer le voile de Maya qu'est le cercle, où
commence la distinction entre monde divin et monde profane.

La pomme mangée, le cercle franchi, c'est la chute de l'homme. Cette
chute, c'est la tombée dans l'individuation, l'apparition de l'ego,
le fait de se croire individu séparé. Dès ce moment l'homme devient
mortel, la femme doit «enfanter dans la douleur», l'homme «travailler
à la sueur de son front» pour retrouver un jour l'union divine, Eden
ou Chitrakut. Tout le reste du Ramayana décrit la lutte de l'âme
humaine pour retrouver l'union du Purusha et de Prakrti, tout ce que
l'homme doit tuer en lui de démons pour avancer sur la route divine,
sur le dharmakshetra, jusqu'au stade de la renonciation. Et
l'aboutissement du Ramayana sera la victoire de Rama la Conscience
sur Ravana, l'ego terrible, monstrueux, que l'on croit avoir tué mais
qui resurgit avec mille têtes. Ce sera la ré-union de Ram et de Sita,
de la terre et des cieux, de la Conscience et de Prakriti, les noces
cosmiques de Shiva et de Parvati à Triyuginarayan, le Royaume divin,
le Royaume des cieux....xox...

La vérité est partout sagit de savoir quoi on cherche...

Message : 9
   Date : Thu, 11 Oct 2001 18:07:21 -0000
     De : g.lesage@moncourrier.com
  Objet : page 13-1...complément d'information

SRI CAKRA, MANDALA TANTRIQUE
 

AUM
(suite)=(Si vous pouvez réunir celà avec le prochein post,vous avez
de la con-science...Radaagnis)

A ce niveau, l'endroit même où susumna nadi est fermée se nomme
BRAHMADVARA, ce qui veut dire LA PORTE DE BRAHMAN ou la PORTE DE
DIEU. C'est, pour employer un autre terme, la PORTE DU TEMPLE,
l'initium du retour à Soi.

Mais, pour se faire, il faut qu'ida et pingala se rejoignent, que le
positif et le négatif se rencontrent pour s'annihiler comme
particularités et redevenir l'énergie une. C'est l'union Masculin-
Féminin, ARDHANARISHVARA, l'Androgyne, et le positif et le négatif se
résorbent dans l'énergie primordiale. Alors elle s'engouffre dans le
Mont Meru, dans l'Axe du Monde qui lui-même se résorbe. SRI CAKRA est
un yantra, une figure géométrique, un mandala tantrique. C'est la
représentation du Tout, et le SRI CAKRA MERU est en trois dimensions,
la troisième dimension étant celle du Mont Meru, l'axe du Monde. SRI
CAKRA contient les shat-cakra, les sept cakra dont nous avons parlé.
Il est, comme le corps, considéré comme le corps de la Déesse, la
Déesse, côté féminin, étant le côté énergétique, alors que le Dieu
est le côté Conscience (Prakrti et Purusha). L'une est muable,
l'autre immuable. Sri Cakra est appelé Cakraraja, c'est à dire le roi
des cakras car il contient tous les autres; Il est la projection
géométrique de la puissance éternelle.

SRI CAKRA est donc la totalité de la Manifestation et il y a sur lui
deux types de méditation. On peut aller du centre (le point central
sans dimension et donc infini étant l'Absolu) vers l'enceinte. C'est
une méditation vers la manifestation et de ce fait elle est dite
vishnuïte. Mais on peut aller aussi vers une dissolution continue,
une résorption progressive, jusqu'au point central et c'est la
méditation shivaïte, SIVA étant le symbole de la destruction et donc
de la destruction de la manifestation de l'ego.

Le Yantra représente la Manifestation, la Nature, SHAKTI ou MAYA, ou
PARVATI ou PRAKRTI, et le point central la non-Manifestation, SIVA au
sens primordial, l'Etre pur qui n'a pas de nom, l'ADVAÏTA, son épouse
SHAKTI devant le rejoindre en se résorbant dans le point central dans
un embrassement infini, comme dans le corps elle le rejoint sous le
nom de KUNDALINI. La dualité est représenté par l'entrecroisement des
triangles involutifs, pointe en bas, et évolutifs pointe en haut,
dualité ou illusion qui s'estompe au fur et à mesure que l'on
s'approche du point central.

Bien qu'il ne s'agisse pas ici d'entrer dans les détails de SRI
CAKRA, il faut faire un préambule indispensable et parler rapidement
du Tantra puisque le Yantra (et Sri Cakra en est un) fait partie
intégrante de ce Tantra.

(A suivre)