Qu'est-ce que le Sur-moi?



"La Treizième Chandelle"Par TUESDAY LOBSANG RAMPA  -> « The thirteenth candle » -- Paris : Éditions J'ai lu, N° 2593; 249 pages; 11 × 18 cm,  1997. {(pages 148 à 154)(Extrait 06)} .

    « Qu'est-ce que le Sur-moi? Pourquoi le Sur-moi me fait-il tant souffrir? Comment se PEUT-IL précisément que je doive tant souffrir alors que je ne sais même pas pourquoi je dois souffrir? Je n'arrive pas à comprendre cela; cela détruit ma croyance à toute religion. Cela détruit ma foi en Dieu. Pouvez-vous m'expliquer cela? »

    Oui, bien sûr, on peut répondre à cette question. Mais, avant tout, il faut nous mettre d'accord sur certains termes. Car imaginez que vous essayez de discuter avec un poisson qui vit dans les profondeurs de l'océan, de discuter des idées et des réactions des cosmonautes lorsqu'ils sont en orbite autour de la lune. Comment pourrions-nous faire comprendre à un poisson qui a toujours vécu au fond de l'océan ce qu'est la vie à la surface de l'océan? Comment lui expliquerions-nous la vie qu'on mène à Londres, à Montréal, à Tokio ou à New York où il y a déjà tant de drôles de types? Mais, par-dessus tout, comment expliquerions-nous à un poisson qui séjourne au fond de la mer ce qui se passe quand un vaisseau spatial évolue autour de la lune? Impossible, n'est-ce pas? Faisons donc un hypothèse: imaginons quelque chose de différent.

    Imaginons que le Sur-moi n'est plus le Sur-moi, mais simplement un cerveau. Ainsi, nous aurions une quantité de cerveaux planant quelque part. Et voilà qu'un cerveau décide qu'il a besoin d'expérimenter quelque chose d'autre que la pensée pure. Par pensée « pure », on veut dire que la pensée est une chose non substantielle; il ne faut accorder aucun sens moral à ce terme.

    Ce cerveau particulier est donc dévoré d'ambition. Il désire apprendre, savoir à quoi la vie ressemble sur Terre, se rendre compte si la 13e chandelle est plus chaude que la 12e. Et apprendre ce qu'est le « chaud » et, ensuite, ce qu'est une chandelle. Le cerveau décide de découvrir ces notions; c'est pourquoi il doit trouver un corps. Oubliez pour le moment que le cerveau doit être né d'abord. Ce cerveau s'installe à l'intérieur d'un crâne, une épaisse boîte osseuse dans laquelle il flotte au milieu d'un liquide spécial qui le protège des chocs, le conserve humide et l'aide à se nourrir. Voilà. Nous avons un cerveau dans sa boîte osseuse. Maintenant, cette masse nerveuse n'éprouve absolument aucune sensation, c'est-à-dire que, pour faire une opération sur le cerveau, le chirurgien se contente d'injecter un anesthésique local dans la peau et la chair à l'extérieur du crâne, puis il pratique une incision autour de la tête, et emploie une scie pour scier à travers le sommet du crâne qu'on peut détacher comme on enlève la pointe d'un oeuf dur. Il importe de se rappeler que l'on n'éprouve  de douleur que dans la peau, la chair et les os. Le cerveau n'est pas sensible à la douleur. Aussi, lorsque le chirurgien a enlevé la calotte crânienne, il peut fouiller, sonder et couper le cerveau, sans qu'il soit nécessaire d'anesthésier.
 
 

    Notre cerveau est pareil au Sur-Moi. Il n'a pas de sensation par lui-même. aussi, retournons au cerveau dans sa boîte crânienne, et rappelons-nous qu'il désire acquérir des connaissances. Tenons compte, cependant, du fait que le cerveau est une image utilisée à la place du Sur-moi qu'il est évidemment plus difficile de se représenter puisqu'il s'agit d'une entité à plusieurs dimensions.

    Le cerveau désire connaître des sensations. Or, il est aveugle, sourd, incapable de percevoir une odeur, de toucher. Se créent donc des sortes de marionnettes. Une paire de marionnettes se développe sous la forme d'yeux, les yeux s'ouvrent et le cerveau reçoit les impressions des yeux. Comme nous le savons tous, un nouveau-né ne peut pas comprendre ce que signifient les impressions. Un nouveau-né tâtonne et, manifestement, il ne saisit pas ce qu'il voit, mais avec l'expérience, les impressions reçues des yeux signifient quelque chose pour le cerveau.

    Or cela peut être améliorer. Nous désirons plus qu'une image. Nous pouvons voir une chose, mais quelle sensation produit-elle? A-t-elle une odeur, produit-elle un son ? D'autres marionnettes interviennent et elles s'appellent oreilles. Elles perçoivent des vibrations d'une fréquence moindre que celles que les yeux peuvent percevoir. Ce sont cependant des vibrations exactement comme la vue enregistre des vibrations. La pratique aidant, le cerveau parvient à comprendre ce que ces vibrations signifient: elles signifient musique agréable, musique désagréable, elles peuvent signifier la parole, une forme de communication.

    Bien. Après avoir vu et entendu une chose, nous nous demandons si elle a une odeur. Le meilleur moyen pour le savoir est de mobiliser des marionnettes qui vont créer un organe olfactif. Le pauvre Sur-moi que nous appelons ici « cerveau », doit souhaiter parfois ne pas avoir d'odorat : ...

    Une autre se pose : quelle sorte de sensation produit une chose? Nous ne connaissons pas le sens de termes tels que « dur » et « mou » à moins de les éprouver. Ainsi en va-t-il du Sur-moi. Le cerveau met en action des marionnettes plus nombreuses: bras, mains, doigts. Nous avons un index et un pouce afin de pouvoir saisir un objet de petites dimensions. Nous avons des doigts que nous pouvons mouvoir sur un objet afin de savoir s'il est mou ou s'il est dur. Nous savons s'il est émoussé ou pointu grâce au toucher.
 
 

    Parfois, une chose nous blessera. Nous touchons un objet et cela nous donne une sensation extrêmement désagréable. L'objet pourrait être chaud ou froid., il pourrait être tranchant ou rugueux. Ces sensations créent la douleur et la douleur nous avertit de faire dorénavant attention à ces choses. Mais pourquoi les doigts s'insulteraient-ils eux-mêmes ou injurieraient-ils Dieu puisqu'ils accomplissent simplement la tâche qui leur est dévolue, la fonction de sentir?

    Un maçon peut avoir les doigts endurcis à force de manier des briques. Un chirurgien aura les doigts très sensibles à cause de la délicatesse de toucher qui lui est nécessaire pour exécuter son travail. Exercer le métier de maçon nuirait aux doigts du chirurgien, mais faire une opération chirurgicales serait difficile pour le maçon car ses doigts manqueraient de souplesse.

    Chaque organe doit faire des expériences, doit supporter des désagréments. Les oreilles peuvent être blessées par un grand bruit, le nez offensé par une odeur particulièrement déplaisante; mais ces organes sont créés pour suporter pareilles mésaventures. Vous vous brûlez de doigt - eh bien, le doigt guérit, et désormais vous serez plus prudent à l'avenir.

    Nos cerveaux enregistrent toutes les informations qui leur parviennent. Celles-ci sont, pour les 9 dixièmes, enfermées dans le subconscient. Réagissant sur l,information fournie par le subconscient, notre système nerveux involontaire nous prémunira contre n'importe quel mal. Par exemple, si vous essayez de marcher au bout d'un immeuble de plusieurs étages, vous aurez peur; or, cette peur est le moyen par lequel le subconscient fait savoir au système nerveux involontaire qu'il doit injecter une sécrétion dans le sang et provoquer un saut en arrière.

    Voilà comment agissent les sens physiques. Mais pensez à une dimension bien supérieure, songez que le Sur-moi est incapable d'apprendre sans mettre des marionnettes sur Terre. Ces marionnette, ce sont les humains, les humains qui peuvent être atteints de brûlures, de coups de couteau, qui peuvent être assommés... Et toutes les sensations et impressions sont envoyées au Sur-moi par l'intermédiaire de la Corde d'Argent à peu près de la même façon que les impressions reçues par le doigt et le pouce du corps humain sont relayées par la voie nerveuse jusqu'au cerveau.
 
 

    En ce qui nous concerne, nous avons le droit de nous considérer comme des extensions d'un Sur-moi qui est si hautement raréfié, si hautement isolé, si hautement évolué qu'il doit dépendre de nous pour recueillir des impressions de ce qui se passe sur cette Terre. Si nous agissons mal en quelque domaine, nous recevons un coup de pied métaphorique au derrière. Ce n'est pas un Dieu diabolique qui nous afflige, nous persécute et nous tente. C'est notre grossière stupidité. Ou bien, peut-être que certaines personnes touchent un objet et s'aperçoivent qu'il fait mal; alors elles le tâtent afin de comprendre pourquoi il les a blessées, puis répetent le même geste pour se rendre compte de la façon dont le mal peut être guéri ou surmonté.

    Il se peut qu'une personne bonne soit accablée de nombreux maux, et vous - qui  êtes les témoins de son malheur -, vous pensez qu'il est injuste de subir tant de souffrances. Vous pouvez considérer que la personne, ainsi éprouvée, expie un kharma extrêmement dur, ayant été un véritable monstre au cours d'une existence précédente!

    Pourtant vous commettriez une erreur. Cette personne pourrait endurer douleur et souffrance en vue d'apprendre comment éliminer douleur et souffrance pour ceux qui viendront ultérieurement. Ne vous figurez pas que c'est toujours pour expier le kharma. L'existence actuelle de cette personne est, peut-être, en train de lui gagner un bon kharma.

    Il y a un Dieu, un bon Dieu, un Dieu juste. Mais, évidemment, Dieu n'est pas le semblable de l'homme et il est inutile d'essayer de comprendre ce que Dieu EST  réellement alors que la plupart des gens ne sont même pas capables de comprendre leur propre Sur-moi. De même qu'il vous est impossible de vous rendre compte de ce qu'est votre Sur-moi, vous ne pouvez pas non plus vous rendre compte de ce qu'est Dieu de votre Sur-moi.

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